C'EST QUOI ?
Les Acouphènes sont des perceptions de sons (sifflements, bourdonnements, grésillements…) que l’on entend dans une oreille (ou les deux) et parfois dans le sommet de la tête. Ces sons ne sont pas causés par un bruit extérieur. Le bruit entendu survient parfois brutalement suite à un événement (concert bruyant, épisode de stress…) soit progressivement. Il peut être constant ou intermittent. Cette perception du son peut parfois s’aggraver dans certaines circonstances (fatigues, stress, émotions intenses…) et parfois le soir au moment du coucher, ce qui génère des troubles du sommeil.
Les acouphènes sont aigus lorsqu’ils durent moins de 6 mois, chronique s’ils persistent au delà de 6 mois. Ces derniers ont des effets négatifs sur la qualité de vie de la personne souffrante.
Les acouphènes peuvent être accompagnés d’une diminution de l’audition ou d’une hyperacousie (sensibilité excessive aux sons et au bruit) avec parfois du vertige.
Il existe deux types d’acouphènes :
- Les acouphènes objectifs : ils sont rare (5% des cas) qui correspondent au bruit d’un organe situé à l’intérieur du corps (exemple bruit du sang circulant dans un vaisseau du cou ou de la tête). Une personne extérieur peut l’entendre. Dans ce cas le traitement reste possible, il suffit de chercher la cause.
- Les acouphènes subjectifs : ils représentent 95% des cas (en Europe, on estime que 15% des adultes souffrent des acouphènes). Ils prennent la forme de bourdonnements ou de sifflements d’oreille et sont perçus uniquement par le patient.
LES CAUSES ?
Les causes des acouphènes objectifs sont souvent dus à des maladies vasculaire comme une anomalie d’une artère du cou ou de la tête ou à une hypertension.
Les acouphènes subjectifs sont souvent associés à des troubles de l’audition et ils parviennent suite à :
- Des traumatisme sonores par exemple écouter de la musique à très fort volume, exercer une profession exposée aux bruits.
- Presbyacousie : une baisse de l’audition liée à l’âge et au vieillissement de l’oreille. Ce phénomène se manifeste chez des personnes à partir de 50 ans (la perte d’audition est de 0,5 décibel/an à partir de 65 ans , 1 décibel/an à partir de 75ans et de 2décibel/an à partir de 85ans). Dans ce cas la perte de perception des sons aigus altère la compréhension de la parole, la personne entend mais ne comprend pas.
- Les acouphènes subjectifs peuvent aussi être causés par une maladie d’oreille, par exemple :
- Le bouchon de Cérumen ou un corps étranger dans l’oreille souvent accompagnés d’une baisse d’audition;
- Une otite ou une inflammation de l’oreille qui se développe derrière le tympan en cousant souvent des douleurs;
- La maladie de Ménière liée à un dysfonctionnement de la pression de liquide de l’oreille interne d’origine inconnu (aucun rapport avec la tension artérielle ou oculaire) et qui entraîne des vertiges, des nausées, des vomissements, des acouphènes et une perte d’audition progressive qui peut aller jusqu’à la surdité.
Une atteinte du nerf auditif ou l’oreille interne, en cas par exemple de prise de médicaments toxiques pour l’oreille.
LES CONSÉQUENCES ?
Les conséquences des acouphènes subjectifs sont variables d’une personne à l’autre. Il peut s’agir d’une simple gène temporaire mais souvent les bruits perçus en permanence peuvent altérer la qualité de vie du patient. Dans ce dernier cas plusieurs effets sont possible:
Troubles du sommeil : Les patients peuvent avoir du mal à s’endormir ou à rester endormis en raison de la perception constante de bruits. Cela peut entraîner une fatigue chronique.
Stress et anxiété : L’acouphène peut provoquer ou aggraver le stress et l’anxiété, surtout si le patient se sent incapable de contrôler ou d’atténuer le bruit qu’il perçoit. Cette anxiété peut devenir un cercle vicieux, le stress augmentant souvent la perception de l’acouphène.
Irritabilité : La gêne permanente générée par les sons peut rendre certains patients irritables ou plus sensibles aux stimuli extérieurs.
Difficultés de concentration : L’acouphène peut rendre difficile la concentration sur des tâches quotidiennes ou professionnelles, car l’attention est perturbée par la perception du bruit.
Isolement social : Certains patients peuvent éviter les environnements bruyants ou même les interactions sociales, par crainte que leur acouphène s’aggrave ou par gêne, ce qui peut conduire à l’isolement et à la dépression.
Dépression : L’acouphène, en particulier lorsqu’il est constant et intense, peut entraîner un état de détresse émotionnelle ou de dépression chez certains patients.
Altération de la qualité auditive : Bien que l’acouphène soit subjectif et n’entraîne pas de perte auditive directe, il peut masquer certains sons, compliquant la compréhension dans les environnements bruyants.
Dans ces cas, la sophrologie est un outil précieux pour aider les patients à mieux gérer ces répercussions en réduisant le stress, en améliorant le sommeil et en favorisant une meilleure concentration et développant ainsi une meilleure qualité de vie.
LE RÔLE DE LA SOPHROLOGIE POUR LES ACCOUPHENES
La sophrologie est une thérapie efficace pour soulager les acouphènes chroniques. Même si elle ne les guérit pas, elle peut aider le patient à mieux vivre avec et à réduire leur impact sur sa qualité de vie. La sophrologie permet :
1. Gestion du stress et de l’anxiété :
Les acouphènes peuvent être amplifiés par le stress, l’anxiété ou les émotions négatives. La sophrologie permet de travailler sur la relaxation du corps et de l’esprit à travers des techniques de respiration contrôlée, des visualisations positives et des exercices de relaxation dynamique. Cela aide à calmer le système nerveux et à réduire la tension, ce qui peut diminuer la perception des acouphènes.
2. Réorientation de l’attention :
La sophrologie propose des exercices qui aident à détourner l’attention des acouphènes pour se concentrer sur d’autres sensations corporelles ou mentales positives. Cela permet de « défocaliser » l’attention portée sur le bruit et de le rendre moins envahissant.
3. Amélioration de la qualité du sommeil :
Les acouphènes peuvent perturber le sommeil. En apprenant à se détendre avant le coucher grâce à la sophrologie, la personne peut s’endormir plus facilement et éviter que les acouphènes ne deviennent un obstacle à un sommeil réparateur.
4. Gestion des émotions :
La sophrologie aide aussi à mieux gérer les émotions liées aux acouphènes, comme la frustration, la colère ou la tristesse. En apprenant à accueillir ces émotions et à ne pas les laisser prendre le dessus, l’impact psychologique des acouphènes peut être réduit.
5. Reconnexion avec le corps :
Avec des exercices qui mettent l’accent sur la conscience du corps et des sensations physiques, la sophrologie permet de se recentrer sur le bien-être global et non sur la gêne provoquée par les acouphènes. Cela aide à harmoniser l’ensemble des perceptions et à diminuer la perception du bruit.
6. Réduire la perception des acouphènes grâce à la relaxation :
Les acouphènes peuvent souvent sembler plus forts lorsque la personne est tendue ou stressée. La sophrologie, avec ses techniques de relaxation profonde, permet de réduire les tensions corporelles et mentales. La relaxation a un effet apaisant sur le système nerveux, ce qui peut atténuer la perception des bruits internes.
7. Apprendre à accepter les acouphènes :
L’acceptation est une étape importante dans le mieux-être face aux acouphènes. La sophrologie aide la personne à changer son rapport avec ses symptômes en travaillant sur l’acceptation et la dédramatisation de la gêne. Cela permet de ne plus être dans une lutte constante contre les acouphènes, mais plutôt de les intégrer dans son quotidien sans qu’ils en prennent le contrôle.
8. Créer une bulle de calme intérieur :
Avec la pratique régulière de la sophrologie, la personne peut développer une forme d’ancrage dans un état de calme intérieur, où elle se sent plus en paix et moins affectée par les sons parasites. Cela lui permet de retrouver un espace de tranquillité malgré les acouphènes.
9. Renforcer la confiance en soi :
Les acouphènes peuvent affecter la qualité de vie et la confiance en soi. En travaillant sur la capacité à mieux gérer ces bruits internes et en s’entraînant à vivre avec, la personne peut renforcer sa confiance en ses capacités à s’adapter et à se sentir mieux au quotidien.
Donc la pratique régulière des techniques sophrologiques aide à diminuer la perception des acouphènes car les personnes touchées s’y habituent progressivement avec le processus d’habituation. Cette adaptation se fait plus au mois rapidement selon les patients.
LE PROTOCOLE
C’est un protocole spécifiquement adapté aux acouphènes avec des objectifs et des étapes, personnalisé pour chaque patient. De 6 à 8 séances sur une durée de 2 à 4 mois. Ce protocole a fait l’objet d’une étude scientifique pour évaluer son efficacité. Les résultats ont été publiés en 2020 dans une revue scientifique (les Annales Européennes ORL) et qui ont montrés qu’une prise en charge sophrologique adaptée permet une diminution significative de ce symptôme et une amélioration de la qualité de vie chez les sujets souffrant d’acouphènes chroniques.
Les bénéfices du protocole
- Mieux comprendre le fonctionnement du symptôme;
- Agir sur les systèmes émotionnel et nerveux pour apprendre à mieux gérer les crises et acquérir des réflexes de détente;
- Diminuer la perception de l’intensité de l’acouphène;
- Mieux dormir;
- Prendre du recul sur les événements de la vie;
- Retrouver la qualité de vie.